Quand les satellites étudient les tempêtes de poussière mortelles
12 mai 2005
La poussière est une grande voyageuse. Il n'est pas rare qu'un petit grain de poussière provenant du désert saharien en Afrique, se retrouve à des milliers de kilomètres de là sur des voitures en stationnement.
Mais la poussière peut tuer. Sur les terres arides situées en bordure du Sahara (le Sahel), 300 millions de personnes sont exposés à une maladie mortelle appelée la méningite.
La maladie provoque une inflammation du cerveau et des membranes qui entourent la moelle épinière. Ceux que la maladie ne tue pas peuvent être atteints de surdité et souffrir de lésions cérébrales.
"Les épidémies de méningite suivent les périodes de sécheresse, lorsque le taux d'humidité est faible et que l'air est chargé de poussière," explique Isabelle Jeanne du Centre de Recherche Médicale et Sanitaire au Niger.
Le lien exact n'a cependant pas encore été identifié. Selon une théorie, le vent transporte des poussières aussi fines que du talc, lesquelles provoquent des irritations à l'intérieur du nez. Les bactéries peuvent ainsi pénétrer plus facilement dans le système sanguin.
L'ESA aide les scientifiques à étudier et à prédire les épidémies de méningite. Le but est d'en savoir plus sur les épidémies mortelles qui, souvent, suivent l'arrivée des poussières.
Les chercheurs se servent des images satellite pour repérer les énormes tempêtes de poussière qui balayent le Sahel. Lors de la dernière saison sèche, l'ESA a, dans le cadre d'un système d'alerte avancé, fourni chaque semaine des cartes répertoriant l’emplacement des poussières. Les cartes du Sahel se basent sur les images prises chaque jour par Meteosat-7, le satellite météo construit par l'ESA.
L'étape suivante consiste à étudier les images prises au cours des dix dernières années, afin de trouver des liens entre les tempêtes de poussière et les épidémies de méningite.